Aujourd’hui, cela fait pile 6 mois que j’ai fait enlever mon
stérilet.
6 mois à calculer mes cycles, à faire l’amour durant la
période opportune, à surveiller le moindre signe de grossesse, à faire au moins
une dizaine de test… En vain…
Je t’attends toujours, tu tardes à venir.
Chaque molécule de mon corps te réclame… Je me sens si prête à t’accueillir, à
t’aimer, prendre soin de toi, te faire grandir…
Autour de moi gentille amie est enceinte, et hier j’ai accompagné une autre amie à la Clinique pour se faire avorter par médicament.
Elle renonce à la vie que lui a offert le destin, alors
qu’il me tarde tant de voir la vie naître en moi.
Demain, de nouveau, je vais faire un test, alors que je sais
que de toute façon c’est beaucoup trop tôt, il faudrait attendre encore une
semaine pour que les hormones soient décelables par un test… Mais je ne peux
pas attendre…
Hier soir, avec Uth Boug au resto, nous avons eu une discussion
sur le baptême, il ne comprend pas pourquoi cela est important pour moi alors
que je ne vais pas à la messe.
J’ai envie de bénir ta venue au monde et j’ai envie de te
célébrer avec mes proches, ceux qui m’ont vu grandir…. Tu serais un bonheur si
grand que je veux le partager avec tout le monde, que chacun puisse goûter à la
lumière.
Tu n’existes pas encore, mais c’est fou, je t’aime déjà,
j’ai déjà peur pour toi, je redoute déjà les mauvais coups que le destin
pourrait te porter…
Je suis déjà ta maman et tu es déjà mon enfant.
Serais-je une bonne mère ? Saurais-je te donner
suffisamment d’amour pour que tu te sentes en sécurité et que tu puisses
t’épanouir sans être étouffante ?
Il me tarde de grandir avec toi.
Il y a quelques jours j’ai enfin regardé Un Heureux Evènement, ce film m’a troublé.
J’ai trouvé que l’accent était mis sur le côté
sombre de la maternité… La douleur de l’accouchement, la
« privation » de liberté…
J’ai eu peur… Je pense que la peur sera mon fidèle
compagnon, à partir du moment où ta venue sera annoncée…
J’ai déjà peur à vrai dire, peur de ne pas pouvoir
concevoir, (que c’est long !) peut que tu n’ailles pas bien, que tu ne
sois pas en bonne santé…
C’est sûre je vais être une mère complètement névrosée.
Je m’en excuse d’avance.
A très vite…